Anton s’enrôla très jeune dans les rangs de la Grande Broyeuse, surnom donné par les jeunes recrues à la Roue de Fer, l’armée de métier du Fortin. Enfant calme et discipliné issu des classes ouvrières du Carrefour, il était désireux de mettre sa vie au service des autres et de la société du Fortin. C’est donc tout naturellement qu’il s’engagea dès qu’il le put et quitta avec soulagement l’usine dans laquelle il travaillait inlassablement pour les casernes divisionnaires de la 3ième, situées dans les plus hauts niveaux du Carrefour. Le jeune homme passa avec brio les tests d’entrée et fut identifié comme un potentiel officier. Il n’en effectua pas moins l’intégralité de son service de patrouille au sein du Carrefour, période durant laquelle il reçut de nombreux éloges de la part de ses supérieurs. Tandis que d’autres se démarquaient en accomplissant des actes de bravoure frisant l’inconscience, Anton restait calme en tout circonstance, appliquant à la lettre les consignes et le code des divisionnaires.
Un fois son service terminé, il fut transféré avec recommandation vers les casernes de la 1ere division, dans la Ville Haute. Là, avec d’autres aspirants officiers, il reçut une éducation militaire stricte, sous la tutelle sévère des instructeurs de la Roue de Fer. Il apprit les subtilités des manœuvres militaires, reçut une formation poussée en gestion et découvrit les bases de la poliorcétique. Il s’avéra être un élève doué et attentif, avide de savoir. Anton passait ses heures de relâche le nez plongé dans des traités militaires. Il étudia la carrière des Généraux des générations passées, dévorant leurs comptes rendus de bataille. Après sept longues années d’étude, il sortit major de sa promotion. Si ses facultés martiales s’avéraient être juste passables, ses capacités de commandement, elles, étaient inégalées. Il fut repéré par le Général Cheylard Kane en personne qui en fit son aide de camp et élevé au rang de Capitaine.
Anton fut placé à la tête de la 3ième Division. Il réorganisa totalement sa compagnie, réajustant les schémas de patrouille et l’entraînement des recrues. Il imposa une discipline stricte mais juste et gagna le respect de ses hommes en patrouillant souvent à leurs côtés. Moins de trois ans après sa nomination, la 3ième affichait le plus haut tôt de réussite et le district dont elle avait la charge fut considéré comme relativement sûr. Non content de veiller à leur entraînement, Anton prit sur lui d’instruire ses hommes à l’art de la guerre. Les escouades de divisionnaires sous son commandement réagissaient rapidement et calmement à la moindre de ses directives, chaque homme et femme de la 3ième n’hésitant pas à donner sa vie pour servir la cause du Fortin.
Lorsque le météore d’Aether jaillit de la Faille, la 3ième fut réquisitionnée pour escorter les prospecteurs des Aetherguildes qui se rendaient dans les Rocs Brisés. En raison de ses excellents états de service, Anton fut placé à la tête de la campagne de récupération de l’Aether. Les compétences du jeune officier allaient être mises à rude épreuve par la fourberie des mages d’Antalion et la ténacité bornée des adeptes de la Voie Véritable, tous bien décidés à s’emparer de la précieuse ressource. Anton sait qu’il doit assurer sa mission de protection, tout en veillant à ne pas provoquer de conflit ouvert avec la cité des Mages pour ne pas risquer de rompre le Pacte. Bien que la pression qui pèse sur ses épaules soit énorme, le sang-froid et les aptitudes d’Anton en font l’officier le plus à même de réussir ce qui s’apparente à une mission impossible.